La ministre libyenne des Affaires étrangères a été suspendue lundi 28 août et a fui le pays, un jour après qu’Israël a révélé que son chef de la diplomatie l’avait rencontrée la semaine précédente. Cette annonce a provoqué de nombreuses révoltes dans tout le pays, exprimant un rejet massif de la politique de normalisation avec l’occupation israélienne. En particulier, des manifestants ont mis le feu à la maison du Premier Ministre Abdel Hamid Dbeibah, qui dirige l’un des gouvernements rivaux de la Libye reconnu par l’ONU, et ont pris d’assaut le siège du ministère des Affaires étrangères. Les manifestants ont écrit « À bas le gouvernement des traîtres » sur les murs du siège du ministère, tandis que des coups de feu ont été entendus à l’intérieur du bâtiment. Des manifestations ont également été signalées dans d’autres villes en dehors de Tripoli et des routes ont été bloquées comme le rapporte le Secours Rouge sur son site internet.

Officiellement, la Libye ne reconnaît pas Israël et n’entretient pas de relations avec l’État sioniste. En vertu d’une loi libyenne de 1957, toute relation avec Israël est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à neuf ans de prison. Néanmoins, ce type de rencontre n’est pas totalement une nouveauté. En 2004 à Vienne, Israël avait déjà révélé une rencontre secrète avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui avait condamné la fuite et avait mis fin aux négociations. Sans nul doute, l’importante réaction populaire de cet été va mettre un coup d’arrêt aux ambitions de normalisation entre le régime libyen et l’occupation.

De la même manière, 27 organisations de la société civile bahreïnie ont publiquement exprimé leur opposition à la venue du ministre israélien des Affaires étrangères pour ouvrir la nouvelle ambassade israélienne à Bahreïn ce 4 septembre, quelques jours avant le troisième anniversaire de l’accord de normalisation conclu sous les auspices états-uniennes. Regroupant d’importants syndicats et différentes organisations, la coalition a souligné dans un communiqué que « cette initiative nationale, qui représente la majeure partie du spectre de la société bahreïnie et associations de la société civile, appelle les autorités et le gouvernement de Bahreïn à arrêter toute forme de normalisation avec l’ennemi de la nation arabe et islamique, et lui demande de renoncer aux accords de normalisation qui nuisent à notre pays et à notre peuple et poignarde le peuple palestinien ».

Ancien vice-président de la Société bahreïnie contre la normalisation avec l’ennemi sioniste, Ghassan Sarhan a affirmé « qu’il est probable que la visite du représentant sioniste à Bahreïn pour ouvrir une ambassade officielle pour l’entité ferait partie d’une tentative de dissimuler le scandale qui a eu lieu en Libye […] et pour transmettre le message que l’occupation poursuit toujours ses relations avec certains régimes arabes ». Par ailleurs, il a souligné que « Bahreïn était un champ d’expérimentation, en tant que petit pays pouvant être contrôlé pour des raisons de sécurité ».

Plus que jamais, la politique de normalisation avec l’occupation israélienne est une trahison de la cause palestinienne et de sa lutte légitime pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain. De la Libye à Bahreïn, ce vaste rejet populaire souligne que les peuples de la région la rejettent massivement et sont aux côtés du peuple palestinien et de sa résistance !