Depuis plus de 20 jours, la mairie de Toulouse et la préfecture de la Haute-Garonne ont interdit toute expression publique de soutien au peuple palestinien : quatre rassemblements contre l’offensive militaire israélienne à Gaza, une manifestation pour rendre hommage aux victimes du 17 octobre 1961, un meeting de soutien à Georges Abdallah ou encore une projection dans un cinéma. Cette répression du mouvement de la solidarité avec la Palestine est sans précédent et exprime une radicalisation autoritaire du gouvernement français qui « soutient inconditionnellement » Israël.

Néanmoins, des actions de solidarité ont vu le jour dans plusieurs quartiers toulousains. Ceci témoigne d’un large soutien avec le peuple palestinien qui fait face à un massacre colonial sans précédent dans la bande de Gaza. Lors de la manifestation intersyndicale du 13 octobre dernier, nous étions présents autour d’un point fixe contre la répression anti-palestinienne aux côtés de plusieurs organisations dont l’AFPS, Solidarité Palestine Toulouse, NPA, Révolution Permanente ou encore l’Union Syndicale Solidaires. À cette occasion, nous avons reçu beaucoup d’encouragements de la part des manifestants en dépit des intimidations policières répétées.

Pour la première fois sur la ville, un rassemblement a réuni près de 400 personnes à l’Université Toulouse Jean Jaurès le mercredi 18 octobre dernier. Appelé par plusieurs syndicats et organisations d’étudiants et de salariés, ce fut l’occasion d’exprimer notre soutien au peuple palestinien et d’exiger la fin de l’offensive militaire et du blocus de Gaza.

Le soir même, le collectif étudiant Le Poing Levé organisait une projection de « Fedayin, le combat de Georges Abdallah » à la fac qui a réuni une soixantaine de personnes. Invité pour co-animer le débat, le Collectif Palestine Vaincra a souligné l’importance de soutenir Georges Abdallah et à travers lui la Palestine qui est une cause fondamentalement anti-impérialiste et anticolonialiste. Alors que la Palestine refait la Une des médias, il est plus que jamais important de développer la campagne de soutien à ce militant de la cause palestinienne. Emprisonné en France depuis 1984, son enfermement incarne l’alliance stratégique entre l’impérialisme français et l’occupation israélienne.

Dans différents quartiers populaires de la ville, plusieurs panneaux d’expression libre ont été vus arborant un drapeau palestinien ainsi que le mot Gaza en rouge sang, rappelant les milliers de victimes civiles gazaouies.

De la même manière, l’Action Antifasciste Tolosa a lancé un appel à se mobiliser en soutien à Gaza le week-end du 21 et 22 octobre. En réponse, plusieurs banderoles de soutien ont été déployées, notamment à la Reynerie.

Mercredi 25 octobre à l’Université Toulouse Jean Jaurès, une première réunion d’un Comité de soutien à la Palestine a réuni une centaine de personnes et le soutien de nombreuses organisations étudiantes. Lors de cette initiative, plusieurs militantes du Collectif Palestine Vaincra sont intervenues pour souligner l’importance de faire front face à la criminalisation de la solidarité avec la Palestine. Par ailleurs, une militante a rappelé que la situation en Palestine occupée était une colonisation de peuplement soutenue par les puissances impérialistes, et non un conflit religieux ou entre deux entités équivalentes. Enfin, une autre membre du collectif a appelé à développer des cadres communs qui permettent de nous mobiliser largement autour de mots d’ordre clairs : exiger la fin de l’offensive militaire israélienne et du blocus de Gaza, dénoncer la complicité de la France dans ces crimes, lutter contre la répression anti-palestinienne et exiger la libération de Georges Abdallah.

Parallèlement, nous avons mené une campagne d’affichage dans plusieurs quartiers de la ville afin de rendre visible la solidarité avec Gaza. De nombreux commerçants ont accepté d’afficher leur soutien à la collecte en faveur de l’hôpital Al Awda qui fournit des soins médicaux à des milliers de personnes à Gaza.

  Enfin, plusieurs initiatives ont été une nouvelle fois interdites le samedi 28 octobre en centre-ville tout comme dans le grand Mirail. Néanmoins, la solidarité a pu s’exprimer comme durant une action symbolique à la sortie du métro Capitole qui avait pour objectif de dénoncer le massacre colonial en cours à Gaza. En dépit de l’intervention rapide de la police, cette action a suscité le soutien des nombreuses personnes présentes autour comme en témoigne cette vidéo postée sur X (anciennement Twitter).

  Alors que l’occupation israélienne poursuit ses crimes contre Gaza avec le soutien des puissances impérialistes occidentales, nous devons plus que jamais organiser la solidarité avec la lutte légitime du peuple palestinien ! En particulier, nous vous invitons à participer largement à la réunion ouverte à toutes et tous du Comité de soutien à la Palestine qui est organisée ce mardi 31 octobre dès 18H sur la fac du Mirail.