Initiée par Stop Arming Israel et d’autres collectifs, une nouvelle journée internationale contre les entreprises d’armement complices du génocide à Gaza était organisée le 11 mars dernier. « Alors qu’Israël poursuit son offensive génocidaire contre le peuple palestinien et bombarde actuellement des civils sans défense déplacés à Rafah, des voix s’élèvent contre le honteux commerce d’armes entre les grandes puissances mondiales et l’État colonial. Nous devons maintenir la pression pour que cessent une fois pour toutes les livraisons d’armes, de technologies militaires et de pièces détachées » affirme l’appel des organisateurs. Cette mobilisation intervient alors que la presse annonce que la France est devenue le deuxième plus grand exportateur d’armes au monde, derrière les États-Unis. Selon un rapport publié ce lundi 11 mars par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les exportations d’armement français ont connu une augmentation de 47 % entre 2014 et 2023. Évidemment, le commerce d’armes avec Israël occupe une place de choix. Dans un guide publié récemment, la campagne Stop Arming Israel France présente les liens et les complicités des entreprises d’armement françaises avec cet État colonial.

Dans ce cadre, un ouvrier de l’aéronautique et membre du Collectif Palestine Vaincra à Toulouse a publié une vidéo pour appeler à la mobilisation. Il rappelle que « tous les géants du secteur, qui font des avions civils, fabriquent aussi du matériel militaire. Thalès, Airbus, Safran ou encore ATR, toutes ces boîtes sans exception vendent des armes à Israël, ou travaillent et collaborent avec son industrie de l’armement. Elles sont toutes complices du génocide en cours à Gaza. À Toulouse, ces entreprises sont omniprésentes. On a tous des proches, des amis, de la famille qui y travaillent. Alors informons et mobilisons-nous largement ! »

Plusieurs actions ont été réalisées devant différents sites toulousains du géant industriel français Thalès. Celui-ci occupe une place de premier plan dans le domaine de l’armement, fabriquant des véhicules blindés, des systèmes de missiles et des drones militaires tels que le drone Watchkeeper développé en partenariat avec la firme israélienne Elbit Systems. « Dans la nuit du 10 au 11 mars, la devanture d’un site de Thalès a été recouverte du message « Stop Arming Israel » et de peinture rouge pour dénoncer la complicité du géant industriel français avec l’occupation israélienne. De la même manière, un rassemblement spontané a été organisé sur un autre site de Thalès Alenia où plusieurs banderoles et drapeaux en faveur de la Palestine ont été déployées. En fin de journée, une action de sensibilisation au-dessus du périphérique a permis d’informer de nombreuses personnes sur la complicité du secteur de l’aéronautique avec l’industrie militaire israélienne » rapporte le média alternatif IAATA.

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Parallèlement, d’autres initiatives ont été organisées dans différentes villes en France. Lundi 11 mars à Lyon, le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien a organisé un rassemblement devant la Chambre de commerce et d’industrie pour dénoncer le commerce des armes avec un Etat génocidaire.

Sur ses réseaux sociaux, l’Action Antifasciste 04 nous informe que plusieurs militants anticolonialistes ont diffusé des tracts aux employés de Thalès à Cannes pour dénoncer la complicité de cette entreprise avec l’offensive israélienne dans la bande de Gaza.

En région parisienne, Stop Arming Israel France a organisé plusieurs actions notamment un rassemblement devant le siège de Safran. Cette entreprise fournit, par exemple, des composants électroniques au système anti-missile israélien Arrow 3. Dénonçant cette coopération, les manifestants ont déployé banderoles et drapeaux aux cris de « Israël assassin, Safran complice » !

Deux jours plus tard, des militants ont bloqué le salon Paris Space Week pour dénoncer le commerce des armes avec Israël. En dépit de plusieurs interpellations, les manifestants ont dénoncé la présence de plusieurs entreprises qui collaborent avec l’occupation israélienne comme Thales, Safran, Dassaut, Nexter ou encore MBDA. Organisé chaque année, cet événement réunit des milliers d’exposants et attire près de 10 000 personnes. Cette nouvelle action a pu une nouvelle fois mettre en lumière la complicité de cette industrie avec le génocide en cours à Gaza.

Le développement de ces actions dans plusieurs villes françaises rentre en écho avec des initiatives similaires dans le monde entier. Ainsi, plusieurs organisations pro-palestiniennes et anti-impérialistes se sont mobilisées à Seattle pour perturber le Boeing Aerospace and Defense Supplier Summit (DSS) organisé du 12 au 14 mars dernier. Avec plus de 700 entreprises issues de 23 pays, ce sommet est crucial pour Boeing afin de renforcer sa capacité à produire des armes. Cette mobilisation visait à remettre en cause les efforts de Boeing pour consolider sa chaîne d’approvisionnement et accélérer sa production d’armes. Troisième plus grande société transnationale d’armement au monde, Boeing joue un rôle clef dans les agressions impérialistes dans le monde, dont le génocide en cours à Gaza. Afin de dénoncer cette politique, de très nombreuses personnes se sont rassemblées à Seattle le 12 mars dernier, arborant banderoles et affiches dénonçant Boeing pour ce qu’elle est : une pièce maitresse de l’impérialisme US et de sa politique meurtrière en Palestine et ailleurs.

Alors que le génocide se poursuit à Gaza depuis plus de 160 jours, nous devons intensifier notre mobilisation contre la complicité des entreprises d’armement avec Israël. En ce sens, la récente déclaration confédérale de la CGT qui souligne que « les livraisons d’armes à Israël doivent être stoppées immédiatement » est un point d’appui pour renforcer et élargir une mobilisation anti-impérialiste qui soit en capacité d’enrayer le commerce d’entreprises qui ont le sang des plus de 30 000 victimes civiles palestiniennes sur les mains.