A l’occasion du 17 avril – Journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens, le militant communiste libanais Georges Abdallah a adressé un message pour la manifestation qui était organisée à Toulouse en hommage à Walid Daqqah et pour la libération des 9 500 hommes, femmes et enfants détenus par l’occupation israélienne. Celui-ci a été lu au début de l’initiative qui a rassemblé des centaines de personnes.

 

Cher·es Camarades, Cher·es Ami·es,

Nombreux sont celles et ceux qui célèbrent ces jours-ci, à travers des initiatives similaires à la vôtre, la Journée du Prisonnier Palestinien en commémorant le Martyr Walid Daqqah. Cette figure emblématique du Résistant Palestinien qui, tout au long des décennies de captivité, n’a pas plié l’échine à aucun moment ni tergiversé d’aucune façon, bravant torture, privation, isolement et maladie et aussi censure de son courrier et de ses écrits.

L’année passée, lors de cette même occasion, Walid était encore debout, dans sa cellule à l’isolement , la volonté inébranlable, bien que privé de tout soin médical nécessaire. Certains parmi vous se souviennent encore, de diverses expressions de l’indéfectible solidarité avec lui et avec les autres Résistantes et Résistants embastillé·es dans les geôles sionistes et surtout se souviennent des exhortations et appels au soutien des initiatives de lutte en cours ces jours-là en vue d’arracher aux griffes des criminels geôliers le Camarade Walid dont l’état de santé était désormais très alarmant. Hélas, toute notre mobilisation n’a pas été suffisante pour avoir raison de l’acharnement des Ben Gvir et de leurs acolytes suprémacistes geôliers et magistrats. La mise à mort par privation de soin médical est désormais à l’ordre du jour dans les diverses geôles sionistes, surtout dans celle du Néguev où sont parqués les kidnappé·es de Gaza.

Peut-être serait-il utile de nous rappeler, Camarades, qu’en 1974, la Conférence Nationale Palestinienne décrétée le 17 avril « Journée du Prisonnier Palestinien » n’était pas seulement destinée à dénoncer à cette occasion la barbarie de l’occupant sioniste, ni seulement destinée à honorer les Résistant·es captifs en rappelant aux masses populaires leur abnégation et leurs sacrifices ou leur inébranlable volonté de tenir debout face à la soldatesque sioniste. La célébration de cette Journée du Prisonnier est destinée, avant toute autre chose, à affirmer haut et fort nos devoirs envers nos Camarades captifs et en premier lieu, l’inscription de leur libération dans la dynamique globale de nos luttes en cours. En quelque sorte la célébration de la Journée du Prisonnier Palestinien est destinée avant toute autre chose Camarades, à interpeller et à encourager les forces vives de la révolution et ses avant-gardes combattantes, afin qu’elles mettent en œuvre toutes les mesures nécessaires à L’EXPRESSION PRATIQUE DE NOTRE FERME DÉTERMINATION d’arracher nos camarades aux griffes de leurs criminels geôliers.

Notre Walid s’est éteint debout. Il ne nous quitte pas entièrement ; il demeure en vie, à tout jamais, dans nos cœurs et dans l’esprit des masses populaires et des militant·es engagé·es dans cette épopée de résistance ; il demeure en vie à tout jamais avec toutes celles et ceux qui l’ont précédé ou suivi, tels des flambeaux qui illuminent le cheminement de la Résistance, de la libération, de la liberté et de l’émancipation.

Cher·es Camarades, Cher·es Ami·es,

Par ce temps de génocide à Gaza et d’assassinats, de pogroms, de spoliation de terre à grande échelle en Cisjordanie, la mobilisation des masses populaires a du mal à s’attarder ou à s’appuyer sur la situation des protagonistes de la lutte… L’ampleur stupéfiante des massacres rend quasi impossible la compréhension à travers l’histoire des diverses personnifications de la lutte. Quand on est devant les chiffres des morts – plus de 33 000 personnes dont plus de 14 000 enfants – et plus de 76 000 blessés, sans compter tous ceux et celles qui sont sous les décombres, on est plus qu’assommé… Il n’en demeure pas moins, les milliers de prisonnières et de prisonniers embastillés depuis tant d’années, pour certains depuis plusieurs décennies, INCARNENT AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS LA RÉSISTANCE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LA PLURALITÉ DE SES EXPRESSIONS. Et ce gouvernement sioniste, plus que tout autre auparavant, ne peut qu’intensifier la répression et tenter d’élargir toujours plus le champ de destruction de tout ce qui est Palestinien et plus particulièrement de TOUS CEUX ET CELLES QUI AGRÈGENT LA VOLONTÉ COLLECTIVE DE RÉSISTANCE GLOBALE. C’est pourquoi, entre autres, la solidarité internationale est appelée plus que jamais à tenir compte de cette réalité. Ce n’est pas toujours facile, vu que l’on est devant un génocide qui se déroule devant tout le monde et non pas dans le brouillard des camps secrets ; pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, plusieurs centaines de millions de personnes assistent à un génocide en cours.

Il n’en demeure pas moins, Camarades et Ami·es, c’est dans le cadre global de cette Résistance historique du peuple palestinien que l’on peut mieux saisir l’articulation dynamique des divers facteurs structurant « LA VOLONTÉ COLLECTIVE DE RÉSISTANCE » et la place particulière qu’occupe LE PRISONNIER dans la mémoire collective palestinienne. Tout au long de cette épopée historique et jusqu’à nos jours, le « Résistant prisonnier » à côté du « Martyr » est la figure partagée par la majorité des familles palestiniennes.

Tout naturellement, comme partout, les protagonistes de la lutte révolutionnaire, surtout celles et ceux qui incarnent par leur simple existence, la volonté collective de Résistance, font l’objet de préférence des politiques d’anéantissement que les fascistes de tous bords s’empressent à mettre en œuvre, d’autant plus que l’ambiance génocidaire le permet facilement.

Soyons Camarades attentifs, ne permettons pas aux criminels sionistes d’anéantir les protagonistes révolutionnaires en captivité !

Soyons dignes de l’épopée des flambeaux de la liberté, ces indomptables Héros résistants captifs dans les geôles sionistes !

Libérons-les !

Tout naturellement, les masses populaires palestiniennes, ainsi que leurs avant-gardes combattantes en captivité, peuvent compter et doivent pouvoir compter, sur votre solidarité active.

Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de la Palestine et sa glorieuse Résistance.

La solidarité, toute la solidarité avec les résistants dans les geôles sionistes, et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie, en Grèce et aux Philippines et ailleurs de par le monde

La solidarité, toute la solidarité avec les prolétaires des quartiers populaires !

Honneur aux Martyrs et aux masses populaires en lutte !

À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !

Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à toutes celles et ceux qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions !

Ensemble Camarades, et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons

À vous tous Camarades et Ami·es, mes plus chaleureuses salutations communistes.

Votre Camarade Georges Abdallah
17 avril 2024