Depuis plus de 255 jours, le génocide à Gaza se poursuit grâce au soutien de l’impérialisme occidental, notamment dans le domaine militaire. Ayant déjà fait au moins 40 000 victimes palestiniennes, les armes utilisées sont évidemment de fabrication israélienne mais aussi états-unienne, allemande, italienne ou encore française. En effet, au moins 170 entreprises françaises sont liées de près ou de loin à l’armée israélienne, parmis lesquels les géants du secteur de l’aéronautique comme Airbus, Safran, Exxcelia et Thalès. En février 2024, Sébastien Lecornu, actuel Ministre des Armées, osait affirmer « il n’y a pas de relations en termes d’armement avec Israël », mais la réalité est toute autre

Dans le cadre de la mobilisation internationale contre ces marchands d’armes, une nouvelle action était organisée ce mardi 18 juin devant un des sites de Thalès avenue du Général Eisenhower à Toulouse. « Avec des banderoles « Stop arming Israel », « Israel, Frontex assassins : Thales complice », les activistes ont distribué des tracts aux voitures. Ils et elles ont scandé des slogans pour dénoncer la complicité criminelle de l’entreprise d’aéronautique avec le génocide en cours à Gaza et la politique criminelle migratoire de l’Union Européenne » rapporte le site IAATA. A cette occasion, ils rappellent que « Thalès est une entreprise française dont l’État détient 25% des parts. C’est l’une des plus grandes sociétés d’armement au monde, produisant des drones militaires, des véhicules blindés, des systèmes de missiles et de surveillance. » Une enquête publiée le même jour par le média indépendant Disclose confirme que« le gouvernement a autorisé la livraison, en Israël, d’équipements électroniques pour des drones soupçonnés de bombarder des civils à Gaza. Du matériel de guerre fabriqué par Thales et dont l’expédition la plus récente était prévue le 26 mai 2024 ».

Cette action a eu lieu alors que s’organisait au même moment le Salon Eurosatory de l’armement en région parisienne, un véritable supermarché de la mort où de très nombreuses entreprises du monde entier viennent exposer leur matériel. L’organisation d’un tel salon par la France participe au rayonnement international de la 7e puissance mondiale et 2e exportatrice d’armes au monde pour qui ce marché représente un enjeu stratégique. Depuis de nombreuses années, la présence d’Israël à cet événement est largement condamnée mais elle a pris une tournure sans précédent pour l’édition 2024. Le 31 mai dernier, quelques jours après l’émoi mondial suscité par un nouveau massacre à Rafah, l’organisateur du Salon annonce que le gouvernement français a décidé qu’il n’y aurait pas de stand de l’industrie de défense israélienne. Dans la foulée, la justice interdit l’ensemble des visiteurs, délégations et intermédiaires potentiels d’Israël à Eurosatory suite à une action menée par plusieurs associations, dont Urgence Palestine et Stop Arming Israel. Fruit d’une mobilisation collective et multiformes, ces deux victoires consécutives suscitent une vague de réactions parmi les soutiens de l’extrême droite israélienne, de Jordan Bardella à la députée Caroline Yadan, afin de casser ces décisions notamment à travers des recours juridiques. A l’heure où nous écrivons la bataille judiciaire est toujours en cours. Mais la lutte continue contre plus globalement l’industrie de l’armement avec l’organisation de « Anti-Satory – la semaine du désarmement » où plusieurs événements et rassemblements sont annoncés.

En parallèle, Palestine Action France a organisé une action au siège de l’entreprise d’armement Exxelia à Paris afin de rappeler que l’entreprise « contribue activement au génocide du peuple palestinien » et affirmer « qu’il n’y a pas de manière plus concrète de s’organiser contre le génocide en cours, que d’agir directement contre les entreprises françaises ». Rappelons que ce groupe est visé par une plainte pour complicité de crimes de guerre et homicide en raison de la mort de trois enfants causée par un missile de l’armée israélienne lors de l’offensive contre Gaza durant l’été 2014 dont un capteur de position était fabriqué par la société française Eurofarad qui a été rachetée par Exxelia Technologies. Après l’action, plusieurs personnes ont été arrêtées (dont une journaliste de Blast) et sont actuellement en garde-à-vue dans un commissariat parisien.

A Toulouse comme à Paris et dans de nombreuses villes du monde, la mobilisation contre les marchands de morts complice du génocide à Gaza nous rappellent que le peuple palestinien ne fait pas seulement face à l’État sioniste, mais aussi à l’impérialisme occidental dont Israël n’est que le poste avancé. Plus que jamais, ces actions doivent se multiplier partout en dépit des intimidations et de la répression !