Cette semaine, un rapport interne et confidentiel de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) a été diffusé par l’AFP et Al-Jazeera. Il révèle une mauvaise gestion et de graves abus d’autorités. Ces accusations visent Pierre Krahenbuhl, commissaire-général de l’UNRWA, et plusieurs de ses proches. En réaction, l’ONU a annoncé avoir nommé un nouveau commissaire-adjoint mais aucun changement d’envergure.

De nombreuses organisations palestiniennes ne sont pas surprises par ce scandale tant des problèmes structurelles existent à l’UNRWA. Mais derrière cette affaire courante dans les ONG et les organismes de l’ONU, il faut comprendre quel objectif sert ce nouveau scandale.

L’UNRWA est une agence créée en 1949 à la suite de la création de l’État sioniste pour fournir une aide élémentaire aux Palestiniens ayant été expulsés de chez eux et vivant désormais dans des camps de réfugiés. Elle opère en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie, et fournit à plus de 5 millions de Palestiniens un enseignement primaire et secondaire, des services de santé ainsi que divers infrastructures dans les camps. Elle emploie environ 30 000 personnes, principalement des Palestiniens.

Cependant, elle connaît une crise depuis de nombreuses années liée à une baisse chronique de son budget aggravée par l’arrêt total du financement américain il y a moins d’un an.

Face à ce nouveau scandale, trois bailleurs de fonds importants (la Suisse, les Pays-Bas et la Belgique) ont suspendu leur aide financière dans l’attente d’éclaircissements. Cela va sans nul doute empirer la situation.

Sans nier les problèmes internes auxquels elle fait face, les attaques répétées contre cette agence sont aussi une stratégie pour la remettre en cause et avec elle l’exigence du droit au Retour de tous les réfugiés palestiniens.

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a souligné que « le moment choisi pour dénoncer les problèmes de corruption au sein de l’UNRWA […] constitue une tentative ouverte de liquider son existence, dans le contexte de la négation des droits des réfugiés palestiniens et du droit au retour. De nombreux donateurs de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) s’empressent d’arrêter les financements en réponse à la pression américaine. »