Les prisonnières palestiniennes isolées ont été renvoyées à la prison de Damon, mais pas dans leurs cellules avec leurs camarades de détention. Alors que l’administration pénitentiaire israélienne s’était engagée à mettre fin à l’isolement de Marah Bakir, Shorouq Dwayyat et Mona Qaadan comme condition du mouvement des prisonniers pour des négociations sur les conditions des femmes détenues, elle les a seulement renvoyées dans la prison elle-même et non dans leurs cellules.

En conséquence, le mouvement des prisonniers palestiniens se joint aux factions de la résistance pour appeler à l’action et à la mobilisation afin de défendre les prisonnières palestiniennes, qui ont été victimes d’agressions physiques violentes, de transferts forcés, d’isolement cellulaire et de déni des droits fondamentaux, notamment des visites familiales et des soins de santé appropriés. Les forces nationales et islamiques palestiniennes ont appelé à des journées de protestation le 24 décembre, tandis que les factions de la résistance palestinienne se sont engagées à se tenir aux côtés des prisonnières dans leur lutte.

Mercredi 22 décembre, les prisonniers politiques palestiniens prendront leur petit-déjeuner et fermeront leurs sections jusqu’à midi, pour exiger le retour immédiat de Dwayyat, Bakir et Qaadan dans leurs cellules. Ces actions de protestation se concentreront sur trois demandes :

  • La mise en œuvre de l’accord pour le retour de Dwayyat, Bakir et Qaadan dans leurs chambres avec leurs codétenues et le rétablissement de la situation antérieure des femmes détenues ;
  • La libération de Hisham Abu Hawash, en grève de la faim depuis près de 130 jours, pour mettre fin à sa détention administrative, à son emprisonnement sans charge ni procès ;
  • La fin des attaques contre les prisonniers de la prison de Nafha, en particulier ceux de la section 12.

Le Centre Handala pour les prisonniers et ex-prisonniers a signalé que les prisonniers palestiniens de la prison de Ramon ont déjà entamé ces démarches de protestation pour exiger la mise en œuvre de ces trois points.

Les prisonnières ont été attaquées à plusieurs reprises par les unités répressives entre le jeudi 16 décembre et le dimanche 19 décembre. Ils se sont livrés à des agressions physiques contre les prisonnières, isolant leurs dirigeantes élues (Bakir et Dwayyat), coupant leur électricité et leur imposant d’autres restrictions, comme le fait de les priver de douches pendant plus de trois jours.

Leurs codétenus palestiniens, y compris les prisonniers hommes, ont réagi à ces attaques avec indignation. Dans la prison de Nafha, Yousef al-Mabhouh, un prisonnier politique palestinien de Gaza, a physiquement affronté et blessé un geôlier pour exprimer sa colère face aux mauvais traitements infligés aux femmes détenues. Les forces d’occupation israéliennes ont ensuite fait entrer de nombreuses unités de répression dans la prison de Nafha et ont emmené tous les détenus dans la cour de la prison. Un groupe de prisonniers, dont Mabhouh ainsi qu’au moins trois autres prisonniers (dont Fadi Abu Sabah, Tamer al-Derini et une troisième personne inconnue), ont ensuite été transférés à la clinique de la prison et ont été sévèrement battus. Mabhouh a été emmené par hélicoptère.

De nombreux prisonniers de Nafha ont ensuite été transférés en isolement à l’extérieur de la prison, notamment Youssef Massoud, Ashraf al-Zughair, Munir Marei, Mohammed Arman, Mahmoud Radwan et Omar Sharif. Les forces d’occupation israéliennes ont annoncé qu’elles interdisaient les visites familiales à tous les prisonniers du Hamas. La Société des prisonniers palestiniens a demandé des informations sur le sort et le lieu de détention de Mabhouh et de plus de 80 prisonniers de la section 12, qui restent inconnus, y compris des prisonniers malades et âgés.

Pendant ce temps, Hisham Abu Hawash, en grève de la faim pour le 127e jour, est confronté à des conditions de santé de plus en plus dangereuses. Abu Hawash est âgé de 40 ans et il est originaire de Dura près d’al-Khalil. Il a été transféré à plusieurs reprises dans des hôpitaux civils pour une courte période avant d’être renvoyé à la clinique de la prison de Ramle, exerçant encore plus de pression sur son corps dans le but de le forcer à mettre fin à sa grève de la faim. La Haute Cour israélienne a refusé d’ordonner son transfert vers un hôpital civil, affirmant que seule l’administration pénitentiaire peut prendre cette décision. Il est en grève de la faim pour demander la fin de sa détention administrative, un emprisonnement sans charge ni procès. Le refus de transférer Abu Hawash dans un hôpital est une nouvelle méthode de pression pour le forcer à mettre fin à sa grève.

Abu Hawash est emprisonné sans inculpation ni procès depuis le 27 octobre 2020 et a passé au total 8 ans en prison, dont 52 mois sans inculpation ni procès en détention administrative. Il est marié et père de cinq enfants : Hadi, Mohammed, Izz al-Din, Waqas et Saba.

Cette annonce intervient alors que les Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement ont annoncé qu’ils lanceront un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens le 1er janvier 2022, avec des mesures de protestation croissantes pouvant aller jusqu’à une grève de la faim collective pour mettre fin à la détention administrative. Actuellement, environ 500 des 4550 prisonniers politiques palestiniens sont emprisonnés sans inculpation ni jugement en vertu de ces ordonnances arbitraires, qui peuvent être renouvelées indéfiniment. Les Palestiniens passent régulièrement des années en prison sans inculpation ni jugement en vertu d’ordonnances de détention administrative, qui ont été introduites en Palestine par le colonialisme britannique avant d’être adoptées par l’occupation israélienne.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, appelle à la plus forte campagne de solidarité internationale avec ces femmes et ces hommes palestiniens emprisonnés, en première ligne de la lutte pour la justice et la libération de la Palestine. Pour en savoir plus sur les prisonnières palestiniennes et sur la manière dont vous et votre organisation pouvez soutenir leur lutte, consultez la page de la campagne Aseerat.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a la responsabilité d’agir pour protéger ces prisonnières palestiniennes – et tous les Palestiniens emprisonnés – des mesures de représailles et des punitions collectives imposées par l’occupation israélienne. Cliquez ici pour écrire une lettre au Comité international de la Croix-Rouge afin de lui demander d’agir pour défendre les prisonnières palestiniennes.

 

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra