Vendredi 19 janvier, le média StreetPress publiait un article intitulé « Le ministère de l’Intérieur envisage la dissolution de trois associations qui soutiennent la Palestine ». Dans celui-ci, le journaliste Mathieu Molard révèle avoir eu accès à des documents du renseignement français témoignant l’intention de Gérald Darmanin de dissoudre le Comité Action Palestine, Samidoun Paris Banlieue et CAPJPO-Europalestine.

Alors que le génocide se poursuit à Gaza grâce au soutien de l’impérialisme occidental, ces menaces témoignent une nouvelle fois de la complicité des autorités françaises avec l’occupation israélienne. Comme le souligne Samidoun dans un communiqué, « ces dissolutions, si elles sont mises en application, s’inscriraient dans la politique répressive du gouvernement qui a déjà interdit des manifestations pro-palestiniennes, dissout des organisations, arrêté des militant·es, poursuivi des personnes et organisations pour “apologie du terrorisme”, interdit plusieurs événements dans toute la France notamment un meeting parisien pour exiger la libération de Georges Abdallah et tout cela alors que les bombes pleuvent toujours sur Gaza. » Déjà en 2022, le gouvernement français avait prononcé la dissolution du Collectif Palestine Vaincra sous des prétextes fallacieux. Cette décision a finalement été suspendue par le Conseil d’État en avril 2022 mais nous attendons toujours la décision définitive.

Ces attaques visent à faire taire la contestation du récit colonial et impérialiste, tout comme la remise en cause du projet sioniste et la défense d’une perspective émancipatrice pour l’ensemble des peuples de la région : une Palestine libre et démocratique de la mer au Jourdain. En ce sens, CAPJPO-Europalestine rappelle qu’ils ont « toujours pris le parti de l’occupé contre celui l’occupant, avec les moyens non violents à notre disposition, et nous continuerons à le faire, sans céder à aucun chantage. »

Plus globalement, cette politique est partie intégrante de la radicalisation autoritaire du gouvernement français qui s’exprime également à travers l’adoption de plusieurs réformes réactionnaires, notamment la loi immigration. C’est pourquoi il faut comprendre que les attaques contre le mouvement de solidarité avec la Palestine concernent l’ensemble des personnes et organisations soucieuses de défendre nos libertés démocratiques essentielles. La meilleure réponse à ces menaces est de développer la mobilisation en cours pour exiger la fin du génocide de Gaza et dénoncer la complicité et les responsabilités du gouvernement français dans les crimes perpétrés par l’État sioniste. Car plus que jamais, soutenir la Palestine n’est pas un crime : c’est un devoir !