Plusieurs pays occidentaux alliés d’Israël ont annoncé suspendre leur financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dont dépendent plus de 6 millions de réfugiés palestiniens. Cette décision fait suite à des allégations selon lesquelles 12 de ses employés à Gaza auraient été impliqués dans les attaques du 7 octobre. Neuf des 12 employés accusés ont d’ors et déjà été suspendus. Rappelons que l’UNRWA est le principal fournisseur d’aide humanitaire et emploie 13 000 personnes de la bande de Gaza, où près de 80 % des 2,3 millions d’habitants sont des réfugiés. Selon la journaliste Maureen Clare Murphy, « les allégations israéliennes semblent être fondées sur des aveux faits par des détenus palestiniens, probablement dans des conditions de torture. Les spécialistes des droits de l’homme mettent en garde contre le fait que la suspension de l’aide à l’UNRWA constitue actuellement une violation de la Convention de 1948 sur le génocide. »
 
Parmi les pays ayant pris cette décision, on retrouve les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie, le Royaume-Uni, l’Italie, la Finlande, l’Australie, l’Autriche et le Japon. De son côté, la France a déclaré ne pas avoir « prévu de nouveau versement au premier trimestre 2024 et décidera le moment venu de la conduite à tenir en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs, en s’assurant que toutes ses exigences de transparence et de sécurité de l’aide sont bien prises en compte. » En réalité, les autorités françaises ont versé fin 2023 la moitié de leur contribution pour 2024 et le versement du reste de la somme est programmé pour le second semestre. Cette prise de décision a été saluée par l’agence onusienne. Néanmoins, ce communiqué participe à la mise en accusation de l’office pour les réfugiés palestiniens alors même que l’opération génocidaire à Gaza se poursuit depuis plus de 110 jours et a déjà fait plus de 26 000 victimes civiles. Pire encore, la ville de Marseille a annoncé la suspension de son versement de 80 000 euros à l’UNRWA alors même que la cité phocéenne continue son jumelage avec une ville israélienne. Ces prises de position surviennent quelques jours après une décision de la Cour Internationale de Justice. Celle-ci exige notamment qu’Israël « prenne des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont il a besoin d’urgence ».
 
L’UNRWA est une agence créée en 1949 à la suite de la création de l’État sioniste pour fournir une aide élémentaire aux Palestiniens ayant été expulsés de chez eux et vivant désormais dans des camps de réfugiés. Elle opère en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie, et fournit à plus de 6 millions de Palestiniens un enseignement primaire et secondaire, des services de santé ainsi que diverses infrastructures dans les camps. Depuis de nombreuses années, elle est la cible de plusieurs attaques qui sont en réalité des attaques contre les réfugiés palestiniens et leur droit au retour sur leur terre, une revendication reconnue par le droit international et que nous devons plus que jamais défendre !
 
Pendant que le peuple palestinien fait face à un génocide à Gaza, la principale réaction de ces puissances impérialistes est de continuer à soutenir économiquement, politiquement et militairement Israël et sanctionner une agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens sous des prétextes fallacieux. Cela illustre parfaitement que l’impérialisme est un ennemi du peuple palestinien ! Celui-ci ne peut compter que sur la solidarité internationale des peuples dans sa lutte contre l’occupation, la colonisation et le nettoyage ethnique.