Dimanche 25 février se clôturait l’édition 2024 du « Singapore Airshow », le plus important des salons de l’aéronautique d’Asie. C’est autant un salon de l’aviation civile que militaire : rien de plus normal quand on sait que tout les constructeurs et équipementiers de l’aviation civile produisent aussi à des fins militaires (avions, missiles…).

Ces salons sont des moments très importants pour les entreprises du secteur afin de se démarquer de la concurrence et gagner des parts de marché. Les gouvernements des grandes puissances y sont aussi présents, autant pour des raisons économiques pour promouvoir leur industrie nationale qu’à des fins politiques. En effet pour ces puissances les ventes d’armes ne sont qu’un aspect de la politique extérieure qui vient appuyer la création, l’entretien ou le renforcement de relations politiques avec d’autres états. Ainsi des délégations gouvernementales et militaires du monde entier sont venus au « Singapore Airshow » pour forger des partenariats et conclure des accords.

Absente du « Dubaï Airshow » en novembre dernier, l’industrie de l’armement israélienne y était cette fois largement représentée. Selon Reuters, le Ministre de la Défense israélien était présent à Singapour au côté de 11 entreprises du secteur, dont Elbit Systems, Israel Aerospace Industries (IAI) et Rafael Advanced Defense Systems.
En plein génocide à Gaza, leur présence a de quoi choquer. En effet, exposer et vendre les drones et les munitions qui blessent et tuent des dizaines de milliers de Palestinien·nes depuis des mois, est tout simplement abject.
Sans surprise cependant, les dirigeants d’IAI, Rafael et Elbit ont refusé tout commentaire sur le génocide en cours et notamment sur l’emploi de leurs armes (Reuters). Pas besoin de pub pour vendre, l’action de l’armée d’occupation israélienne parlent pour eux… Ce choix d’une communication discrète ne trompera personne tellement leur responsabilité dans les innombrables crimes de guerres commis à l’encontre des Palestinien·nes est évidente.

Les géants de l’armement US étaient aussi au rendez-vous. Lockheed Martin, Boeing, General Dynamics ou encore l’anglais BAE Systems, ces entreprises sont les plus gros fournisseurs d’armes étrangers de l’armée d’occupation israélienne. Leurs avions, hélicoptères, bombes et missiles sont largement utilisés depuis octobre 2023 contre les Palestinien·nes mais aussi au Liban en Syrie ou encore au Yémen contre celles et ceux soutiennent la résistance du peuple palestinien.

Côté français les groupes Thales, Safran, ATR, Dassault, MBDA et bien sûr Airbus étaient présents. Ces entreprises collaborent toutes avec l’industrie de l’armement israélienne, et certaines d’entre elles fournissent aussi directement du matériel militaire à l’entité coloniale. Les exemples de collaborations sont nombreux, on peut en citer ici deux qui collent à l’actualité du « Singapore Airshow » :

  • L’avion militaire A330 MRTT d’Airbus, qui était exposé sur le tarmac de l’aéroport de Singapour est fréquemment équipé de systèmes anti-missiles (DIRCM) produit par Elbit Systems.
  • Le fabricant d’avions régionaux ATR a enregistré lors du salon plusieurs commandes d’ATR 72/42-600, des modèles qui sont équipés de système de vision de vol améliorée (EVFS) là aussi produits par Elbit Systems.

Partout dans le monde aujourd’hui des campagnes existent et s’intensifient pour s’attaquer aux intérêts de ces vendeurs de morts et dénoncer leur responsabilités dans le génocide en cours à Gaza. Alors que Stop Arming Israel annonce une nouvelle journée de mobilisation le 11 mars prochain, une large coalition appelle à se mobiliser lors du prochain Sommet des fournisseurs de l’aérospatiale et de la défense hébergé par Boeing à Seattle le 12 mars. Plus que jamais, nous devons multiplier les initiatives pour dénoncer et combattre l’alliance criminelle de l’impérialisme occidental avec l’État sioniste.