Le 19 février 1976, le gouvernement travailliste israélien annonça sa décision de confisquer 25.000 dunums (2500 hectares) de terre en Jalil (Galilée).

Suite à cette décision, les Palestiniens répliquèrent par la grève générale, suivant le mot d’ordre lancé par la Conférence Nationale pour la Défense des Terres Arabes1.

La presse israélienne déclencha une campagne hostile dès l’annonce de la grève générale du 30 mars 1976. Des pressions s’intensifièrent pour tenter de convaincre les organisateurs de la grève de l’annuler. En dépit des menaces, la mobilisation eut lieu. Des milliers de Palestiniens des territoires de 48, qui sont restés sur le territoire après que 80% des Palestiniens ont été expulsés durant la Nakba, se sont levés lors d’une grève générale et des manifestations populaires de masse dans la résistance la plus visible à l’Etat israélien et sa politique de dépossession depuis la Nakba.  Mais la présence de l’armée israélienne transforma la grève en manifestation, puis en révolte.

La répression de l’occupation israélienne fera 6 morts, des centaines de blessés et des centaines d’arrestations.

Les 6 martyrs palestiniens du 30 mars 1976.

Depuis ce jour, la date du 30 mars symbolise l’union du peuple palestinien qui, malgré l’occupation, la colonisation et l’exil, continue de résister. Comme l’affirme le Front Populaire pour la Libération de la Palestine dans un communiqué publié ce jour : « La Journée de la Terre a représenté une étape importante pour remodeler la conscience nationale palestinienne et l’identité de notre peuple dans les régions de 1948 dans leur cohésion avec le reste des assemblées du peuple palestinien à l’intérieur et à l’extérieur de la patrie occupée. »

Ainsi, la Journée de la Terre marque l’unité de la terre palestinienne et de son peuple, à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine, pour se défendre et se libérer face à la colonisation sioniste.

Aujourd’hui, les commémorations du 44ème anniversaire de la Journée de la Terre ont lieu dans un contexte particulier de pandémie mondiale de COVID-19.

Les Palestiniens de Gaza sont contraints de s’isoler davantage en raison de la pandémie aggravée par un blocus israélo-égyptien qui bloque l’accès à la production de matériel médical et qui a bombardé des hôpitaux palestiniens, des usines d’eau et une grande partie de l’infrastructure de Gaza.

Parallèlement, les prisonniers palestiniens dans les prisons de l’occupation font face à une gestion de l’épidémie raciste et répressive de la part de l’administration pénitentiaire israélienne. Nous devons plus que jamais exiger leur libération !

Tout comme les punitions collectives qui continuent en pleine pandémie, notamment par la destruction de plusieurs maisons de prisonniers. Nous relayons à ce propos la déclaration en français de la campagne Stop Collective Punishment rédigée à l’occasion de cette Journée de la Terre.

Nous sommes confinés mais pas notre solidarité ! Participons largement à la mobilisation virtuelle avec le hashtag #PalestineLandDay pour affirmer notre soutien à la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !

1 Front constitué en septembre 1975, réunissant des militants étudiants et villageois, maires et conseillers municipaux des principaux villages arabes, en Galilée et dans la région dite du Triangle – il s’agit de la seconde région de peuplement arabe en importance à l’intérieur d’Israël