Mardi 9 février, une grande assemblée s’est tenue dans la ville de Shefa-‘Amr au nord de la Palestine en présence de représentants d’Abnaa el-Balad et du mouvement Kefah.  Après avoir mené une série de consultations, cette réunion a décidé de relancer une « Campagne populaire pour le boycott des élections sionistes à la Knesset » pour les prochaines élections de mars 2021.

Dans un communiqué, les organisateurs annoncent leur volonté de « sensibiliser au danger d’être trompé une fois de plus avec l’attrait de la participation électorale au parlement colonial sioniste (Knesset) ».

Ils poursuivent en soulignant : « Notre position est fondée sur des principes. Nous rejetons la Knesset sioniste dans son ensemble parce qu’elle est l’incarnation législative de l’occupation coloniale de la Palestine. […] Nous reconnaissons que le régime sioniste est en pleine crise politique, et c’est d’ailleurs la quatrième élection qui se tient en deux ans. Mais cela ne doit pas faire oublier qu’il a montré à maintes reprises ses vraies couleurs en tant qu’entité coloniale et raciste. En effet, par le biais de campagnes médiatiques frénétiques, intimidantes et racistes visant les électeurs palestiniens, elle a cherché à manipuler et à tromper. »

Par ailleurs, cette campagne met en garde sur la nature de la Liste unifiée, formation regroupant plusieurs partis arabes et ayant fait 10,60% lors des précédentes élections en septembre 2019. Elle affirme que « la Liste unifiée a constamment laissé tomber son peuple. En se concentrant sur le phénomène de la violence dans la société palestinienne qui, il est vrai, s’aggrave jour après jour, leur politique fait le jeu des colonisateurs en suggérant l’ouverture de plus de postes de police et le recrutement de jeunes au sein de la Shabak (les services secrets israéliens). Pire encore, lors des élections précédentes, la Liste unifiée a réussi à devenir le troisième parti de la Knesset et a récompensé ses électeurs en nommant l’ancien général et criminel de guerre Benny Gantz pour former un gouvernement sioniste. Leur justification était que Gantz serait moins extrémiste que Netanyahu. En retour, Gantz leur a tourné le dos, affirmant qu’il n’y avait pas de place pour les Arabes dans sa coalition. Même la tactique consistant à mendier des miettes à la table des maîtres a échoué pour la Liste unifiée. Leur échec a permis à Netanyahu de réussir à scinder la Liste unifiée afin d’assurer la formation de son prochain gouvernement. »

Enfin, cette campagne conclut sa déclaration en soulignant : « Nous restons fermes sur le fait que rien ne justifie la légitimation de l’entité sioniste coloniale […] En dehors de la Knesset, nous sommes plus forts, car les outils du maître ne peuvent jamais détruire la maison du maître ! »