Ce jeudi 22 juin, le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien organise une réunion publique « Palestine-Israël : colonisation-apartheid » en présence de Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty France, et l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Déporté de Palestine par les autorités israéliennes en décembre 2022, ce militant infatigable est devenu une voix importante en défense des droits du peuple palestinien.

Par un arrêté rendu public le 20 juin, le maire EELV de Lyon Gregory Doucet avait décidé d’interdire cette réunion publique soutenue par une quinzaine d’associations et partis politiques invoquant des risques de trouble à l’ordre public. « C’est la deuxième fois que Monsieur Doucet prend la décision de censurer Salah Hamouri, alors même que la Mairie de Lyon avait prévu de le faire citoyen d’honneur en décembre 2022 (cérémonie elle-même annulée quelques jours avant) » comme le souligne le comité de soutien à l’avocat franco-palestinien dans un communiqué. Dans une lettre adressée au maire, la préfète a soutenu cette décision avec des arguments particulièrement mensongers et dangereux. En particulier, le collectif juif décolonial Tsedek ! souligne que « la préfète justifie notamment l’interdiction par une prétendue attention aux émois de la communauté juive, associant cette dernière au rejet de la solidarité avec le peuple palestinien. Elle joue un jeu doublement dangereux pour la solidarité internationale et pour les Juifs. Elle mobilise l’image fantasmée d’une communauté juive unilatéralement du côté de la politique israélienne et naturellement discrète. Comme si l’État français avait attendu la communauté juive pour soutenir la politique israélienne et réprimer la solidarité avec les Palestiniens. »

Face à cette décision politique scandaleuse, un recours devant le tribunal administratif de Lyon avait été déposé. Aujourd’hui en fin d’après-midi, nous avons appris que le tribunal a suspendu l’exécution de l’arrêté interdisant la conférence. Dans ses attendus, la juge des référés a estimé que « ni le maire de la Ville de Lyon ni la préfète du Rhône n’allèguent que M. Hamouri, lors des conférences organisées dans d’autres villes de France, aurait tenu des propos susceptibles d’être pénalement sanctionnés ou de susciter des troubles à l’ordre public ».

Cette victoire juridique est une nouvelle défaite des partisans de l’occupation israélienne qui mènent une scandaleuse campagne pour entraver la liberté d’expression de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, allant même jusqu’à interrompre physiquement des réunions publiques comme à Toulouse. Face à ces campagnes d’intimidations et de censure, la meilleure des réponses est de développer partout la solidarité avec la Palestine et les 5000 prisonnières et prisonniers politiques palestiniens dont Salah Hamouri est devenu un important porte-voix en France !