Mardi 19 décembre, l’Assemblée Nationale a adopté la loi immigration grâce à une coalition entre Renaissance, Les Républicains et le Rassemblement National. Cette nouvelle réforme est une attaque sans précédent : durcissement des conditions d’accès aux prestations sociales, restrictions sur les titres de séjour étudiants, quotas migratoires plus restrictifs, déchéances de nationalités et même l’adoption du principe de préférence nationale. Selon la LDH et des dizaines d’ONG, c’est le texte « le plus régressif depuis quarante ans ». De son côté, la Marche des Solidarités affirme qu’il « légitime une société fondée sur le développement des inégalités, la déshumanisation, le contrôle et la surveillance policière, la limitation des libertés et l’exploitation sans frein de toutes et tous les travailleurs. »  Il est important de souligner que l’adoption de ce texte n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Celui-ci est l’expression d’une radicalisation autoritaire et raciste de l’impérialisme français qui connait une crise sans précédent depuis plusieurs années. Afin d’y répondre, il met en œuvre une politique de restructuration à deux niveaux. D’un côté, il mène une offensive extérieure dans ses pré carrés néocoloniaux, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, mais aussi par une restructuration intérieure dont le racisme d’État est un de ses ciments idéologiques et politiques.

Face à cette situation, il y a urgence à faire émerger un front anti-impérialiste et antiraciste qui remette en cause non seulement cette politique, mais aussi ses fondements. C’était le sens de notre participation au weekend antiraciste organisé par l’AG Toulouse VS Darmanin du 16 au 18 décembre dernier. À travers plusieurs activités, celui-ci mettait en cause la réforme, mais aussi les bases structurelles qui permettent son émergence. En particulier, nous avons participé à une après-midi de débat le 16 décembre dernier aux côtés de différentes associations et comités. Réunissant une cinquantaine de personnes, le Collectif Palestine Vaincra a animé une discussion autour du thème « Soutenir la Palestine : une cause antiraciste » soulignant les liens politiques et historiques entre les luttes de l’immigration et la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.

La mobilisation s’est poursuivie le lundi 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des immigrés avec l’organisation d’une manifestation contre la loi Darmanin, le racisme et les violences d’État mais aussi en soutien à la Palestine. Au départ du métro Bagatelle à Toulouse, celle-ci a réuni plusieurs centaines de personnes dans une ambiance combative jusqu’au quartier Saint-Cyprien.

 Au début, plusieurs organisations sont intervenues pour rappeler les raisons de leur présence, en particulier Toulouse Anti CRA, Alarm Phone, Révolution Permanente et aussi le Collectif Palestine Vaincra. Nous avons conclu notre intervention en appelant « les militants antisionistes, anticolonialistes, antiracistes et antifascistes à faire front face à Darmanin, son gouvernement et son État pour enfin se débarrasser de l’impérialisme et de son lot de racismes, de misères et de guerres ».

Au sein du cortège ‘Antisionistes — antiracistes’ animé par le Comité de soutien à la Palestine, nous avons souligné l’importance de lier le combat en soutien au peuple palestinien à la lutte en cours contre le racisme d’État. De cette manière, de nombreux slogans en soutien à Gaza ou à Georges Abdallah ont été scandés aux côtés d’autres appelant à la justice pour Nahel et toutes les victimes des crimes policiers. Par ailleurs, plusieurs hommages ont été rendus aux migrants assassinés par les politiques migratoires de l’Union Européenne ainsi qu’au jeune Pipo tué par la police à Toulouse le 13 décembre 1998. La manifestation s’est terminée par la lecture d’un témoignage d’une personne enfermée au Centre de rétention administrative de Cornebarrieu décrivant les conditions inhumaines qui leur sont imposées.

Alors que la loi immigration vient d’être adoptée et que le génocide en cours à Gaza se poursuit grâce au soutien des puissances impérialistes occidentales, nous devons plus que jamais nous mobiliser pour créer les conditions d’un front anti-impérialiste et antiraciste qui unifie la riposte nécessaire contre ces différentes attaques.