Une journée mondiale d’action contre les entreprises d’armements complices du génocide en Palestine était organisée le mercredi 7 février dernier, alors qu’Israël poursuit son offensive sur la bande de Gaza depuis plus de quatre mois. En France, près de 170 sites d’entreprises liées de près ou de loin à l’armée israélienne ont été recensées par Stop Arming Israel France. Répondant à cet appel, plusieurs actions ont eu lieu dans l’hexagone, soulignant un développement croissant des campagnes qui confrontent l’alliance criminelle entre l’impérialisme occidental, ses gouvernements comme ses entreprises, avec l’État sioniste. Dans la nuit du 6 au 7 février, Palestine Action France a recouvert de peinture rouge des sites de Thalès et du CNRS de Saclay. Dans leur communiqué, les activistes dénoncent « l’existence même d’un laboratoire Thales x CNRS [qui] montre le vrai visage de l’innovation française capitaliste dont les élites politiques n’ont de cesse de vanter les mérites : une avant-garde au service de l’apartheid, de la guerre, du génocide, du crime contre l’humanité, de l’oppression du peuple de Palestine. »

À Lyon, une vingtaine de membres de différentes associations de soutien à la Palestine se sont rassemblées devant les bureaux de Thalès pour interpeller les travailleurs du géant français de l’armement. La façade du site a également été recouverte d’affiches pour dénoncer sa coopération avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems, se rendant complice du génocide en cours à Gaza qui a déjà fait près de 30 000 victimes civiles.

Action d’affichage sur la façade d’un site de Thalès à Lyon le 7 février 2024

Une action similaire a aussi eu lieu aux alentours de Lille où des militants ont distribué des tracts devant l’entreprise Thalès de Lambersart pour exiger un embargo militaire total contre Israël comme le rapporte l’AFPS 59/62. De la même manière, des activistes ont organisé une diffusion de tracts devant le site d’Exxelia à Saint-Nazaire, cette firme qui est poursuivie en justice pour sa complicité dans la mort de Palestiniens dans la bande de Gaza.

Action de sensibilisation devant un site de Thalès à Lille le 7 février 2024.

Devant le siège de Dassault Aviations à Saint-Cloud, des militants de Stop Arming Israel ont déployé une banderole et scandé des slogans contre le fabricant d’avions militaires. Celui-ci est un partenaire historique d’Israël dans le domaine de l’armement, du renseignement et de la technologie. Cette action fait écho à une action similaire organisée par une trentaine de personnes devant un site toulousain de Thalès.

Soulignant la dimension internationale de cette mobilisation contre les marchands d’armes complices du génocide, des initiatives ont également eu lieu dans plusieurs pays impérialistes. Aux États-Unis, une centaine de manifestants ont bloqué les accès routiers au fabricant d’armes WoodWard près de Chicago. Cette entreprise fournit des systèmes pour des bombes qui sont actuellement utilisées dans le massacre en cours à Gaza.

Dans le quartier de Manhattan à New-York, une action a été menée devant le siège de la banque BNY Mellon pour dénoncer ses investissements auprès du fabricant israélien Elbit Systems. Celle-ci investit plus de 12 millions de dollars dans la plus grande entreprise d’armement d’Israël.

En Grande-Bretagne, la campagne Palestine Action continue de mener des actions dans tout le pays. De cette manière, une militante a perturbé la réunion exécutive du Conseil du Somerset qui est propriétaire du siège d’Elbit à Bristol. Parallèlement, des étudiants de l’université de Manchester ont interrompu et fait annuler une conférence de BNY Mellon sur leur campus.

En Allemagne, des rassemblements ont eu lieu à Berlin, Munich ou encore Kiel. Dans cette ville, la mobilisation était organisée par des étudiants anticolonialistes pour dénoncer l’entreprise allemande ThyssenKrupp qui participe à la production des sous-marins israéliens. Ce même 7 février, la conférence annuelle de la défense danoise se tenait à Copenhague, avec des participants d’entreprises complices telles que TERMA, BAE Systems, Systematic, MyDefence, Boeing, Northcom et Nammo. Des militants anti-guerre se sont rassemblés pour bloquer toutes les entrées en déployant des banderoles et scandant des slogans : « La guerre n’est pas un business ! Boycottez « Israël » ! Arrêtez d’armer le génocide ! Vous êtes complices des crimes d’Israël ! »

La diversité de ces initiatives dans de nombreux pays témoigne d’une mobilisation croissante contre les entreprises qui arment le génocide à Gaza. Plus que jamais, enracinons notre soutien à la résistance du peuple palestinien autour de perspectives anti-impérialistes qui dénonçent et combattent la responsabilité de l’impérialisme occidental dans les crimes de l’État sioniste.