Alors que l’opération génocidaire se poursuit à Gaza et que l’ONU considère désormais l’enclave palestinienne comme « inhabitable », le gouvernement français et ses relais locaux continuent de poursuivre leur politique de criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine.

À Paris le 30 janvier dernier, une séance du ciné-club du collectif juif décolonial Tsedek! a été censurée suite à des pressions d’organisations et personnalités qui soutiennent l’occupation israélienne. « Après l’annulation d’un événement portant sur l’antisémitisme, son instrumentalisation et la paix en Israël-Palestinien en présence de la philosophe et figure du féministe Judith Butler par la mairie de Paris le 6 décembre, c’est avec colère que nous sommes contraints d’annuler une projection du film « La Zone d’Intérêt » de Jonathan Glazer » s’indigne l’organisation antiraciste dans un communiqué. Distributeur du film, le réseau DULAC a choisi de déprogrammer cette initiative sous la pression d’organisations et personnalités qui soutiennent l’occupation israélienne. Une décision d’autant plus scandaleuse quand on apprend que DULAC co-organise des initiatives avec le FSJU qui soutient le gouvernement d’extrême droite israélien. « La censure dont nous sommes la cible remet en cause notre légitimité à nous exprimer en tant que juif-ves. Elle est le fruit du tournant actuel, à travers lequel s’effectue notamment une redéfinition de ce qu’est l’antisémitisme et l’identité juive » alerte le groupe juif antisioniste.

Dans le même temps, la préfecture du Rhône a enjoint l’Université de Lyon 2 d’interdire une conférence sur le thème « A Gaza : Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide ? Israël au tribunal ». Co-organisée par Solidaires Etudiants et le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien, celle-ci doit se tenir le jeudi 1ᵉʳ février en présence de l’avocat Gilles Devers qui a soumis en novembre à la Cour pénale internationale un dossier réclamant une enquête pour génocide à Gaza. Face à cette censure, les organisateurs ont d’ors et déjà annoncé déposer un référé-liberté devant le tribunal administratif pour contester cette décision liberticide tout en annonçant que la conférence se tiendra bel et bien à la bourse du Travail (place Guichard).Mais les attaques liberticides contre notre droit fondamental à soutenir le peuple palestinien ne s’arrêtent pas là. Une conférence-débat avec Salah Hammouri, avocat franco-palestinien, et Alain Gresh, directeur d’Orient XXI, était organisée par l’AFPS 38 ce mardi 30 janvier à Échirolles. Réunissant plus de 600 personnes, celle-ci a été interdite à la dernière minute par la préfecture de l’Isère alors même que la salle était déjà pleine. Le préfet Louis Laugier invoquait la crainte « d’incidents et de confrontations » mettant en cause en particulier le défenseur des droits humains Salah Hammouri. Pourtant, de telles attaques liberticides avaient été contestées et gagnées à plusieurs reprises devant des tribunaux, comme à Lyon et Nancy. « Ne souhaitant absolument pas générer de trouble à l’ordre public et après avoir consulté notre avocat qui nous a signalé l’illégalité manifeste de cet arrêté d’interdiction, nous avons maintenu la conférence qui s’est, comme prévu, déroulée sans incident, ni trouble à l’ordre public, ni confrontation », nous informe l’AFPS dans les colonnes du média Place Gre’net.

Des membres du collectif Libérons Georges Abdallah 38 avec Salah Hammouri à Échirolles.

Le Collectif Palestine Vaincra dénonce fermement ces scandaleuses tentatives de censure et réaffirme son soutien plein et entier à l’ensemble des organisations ciblées par l’État et ses relais. Face à la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine, nous devons plus que jamais faire front ensemble pour réaffirmer haut et fort que non seulement soutenir la Palestine n’est pas un crime, mais un devoir !